La secousse tellurique de Blida de 4,7 degrés: le CRAAG explique

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Hier, très tôt le matin, Les habitants d’Alger et de ses environs ont été secoués sérieusement par un séisme qui a réveillé les vieilles peurs d’il ya quelques années. La panique a gagné les Algérois qui ont connu de terribles moments.

La secousse tellurique de magnitude de 4,7 sur l’échelle ouverte de Richter a eu lieu à 02h12 (heure locale) dans la wilaya de Blida. L’épicentre de la secousse a été localisé à 3 km au Nord de Hammam Melouane (wilaya de Blida), Selon le communiqué du Centre de Recherche en Astronomie, Astrophysique et Géophysique (CRAAG). L’activité sismique enregistrée dans notre pays depuis quelque temps est-elle normale ? Doit-on s’alarmer du fait que la terre trépide aussi souvent dans certaines régions du pays ? « Pas du tout », diront les spécialistes.

M. Yelles, le directeur général du CRAAG, explique.

« l’activité sismique observée ces derniers mois à travers le pays est tout à fait normale. La terre tremble généralement en Algérie sans pour autant se dérober sous les pieds des habitants. C’est une activité permanente traduisant un processus continu qui s’explique par le frottement perpétuel des plaques tectoniques eurasienne et africaine, et dans certaines zones, l’accumulation de l’énergie est plus importante que d’autres. Toutefois, il ne faut être ni alarmiste ni fataliste, l’Algérie est classée dans la zone des activités sismiques modérées et il faut intégrer cette réalité et accepter ce phénomène, particulièrement la région du Nord », souligne-t-il. Et d’ajouter:
« Le CRAAG dispose d’une carte sismo-tectonique dont les données sont continuellement mises à jour. Mais l’action majeure entreprise dans le domaine reste celle de l’exploration et de la sensibilisation, nous insistons et nous axons toutes nos actions sur la prévention, et une stratégie nationale en matière de prévention est appliquée sur le terrain par tous les secteurs concernés ».
Le responsable du CRAAG affirme que l’étude de chaque secousse permet de compléter les informations dont nous disposons. Ainsi, le code parasismique doit suivre l’évolution des données liées à cette activité sismique.

Sensibilisation tous azimuts

Des travaux de recherches sont effectués de manière constante et régulière, de sorte à avoir toutes les informations possibles et nécessaires pour la prévention. A part la prédiction, le CRAAG tente à chaque fois de répondre à un certain nombre de questions, comme par exemple : où, quand, comment et pourquoi…? Il s’agit de comprendre le contexte géodynamique de la région. Selon notre interlocuteur,
« le rapprochement des plaques africaine et eurasienne dans la région méditerranéenne fait de l’Algérois le siège d’une activité sismique. Ce rapprochement entraîne la déformation des formations géologiques et s’exprime tout d’abord dans la région marine où plusieurs failles sont actives. Dans la région continentale, les déformations sont essentiellement concentrées sur le pourtour du bassin de la Mitidja, au niveau de la région du Sahel pour la partie nord ou au niveau de la bordure sud du bassin. La convergence des deux plaques provoque par ailleurs un phénomène de soulèvement de la côte, comme cela a pu se produire durant le séisme de Boumerdès. Il est impossible de faire des prédictions à court terme mais la prédiction à long terme est là. Il existe une cartographie sismique précise où sont recensés les différents points à haut risque. Le respect des règles parasismiques et l’adoption de certaines techniques dans la construction sont à même de réduire considérablement ce risque. Il faut donc intégrer ce risque dans le développement durable ».

Pour le directeur du CRAAG , un travail de sensibilisation est nécessaire:
« Il nous faut faire un travail de rappel constant et en permanence du plus haut niveau jusqu’à l’exécutant, essentiellement pour le secteur de l’habitat. Le CRAAG a identifié ce qu’on appelle les zones non urbanisables qui s’étalent jusqu’au sud. Les institutions de l’Etat ne posent pas de problème quant au respect de ce schéma, ce sont plutôt les auto-constructeurs qui dérogent à la réglementation même en matière de respect des règles parasismiques et ne consultent ni architectes ni bureaux d’études. Ces personnes doivent être conscientes des dangers qu’ils font encourir à leur familles. Il est important de responsabiliser l’acte de délivrance du permis de construction à tous les niveaux, parallèlement à l’impératif d’investir dans la réalisation de constructions durables, solides et sécurisées afin de prévenir et réduire autant que possible les dommages matériels et humains ».

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