L’IRSN fait le point sur le séisme qui s’est produit en Algérie le 21 mai 2003 voir Liens utiles -IRSN- |
Le contexte tectonique
L’Algérie se situe sur une frontière active de plaques au niveau de la convergence de l’Afrique et de l’Eurasie
Ces plaques se rapprochent à une vitesse de l’ordre de 6 millimètres par an, ce qui génère une accumulation importante de contraintes. Lorsque ces contraintes deviennent trop fortes, certaines failles peuvent être mises en mouvement. Le déplacement rapide des bords de la faille génère alors des ondes sismiques qui se propagent jusqu’à la surface. Les principales failles actives sont localisées au niveau de la chaîne de montagne nord-africaine (Atlas). Le mouvement relatif des bords de la faille tel qu’il a été enregistré par les sismomètres montre un raccourcissement cohérent avec le mouvement global des plaques.
Pour le moment, la faille qui est à l’origine du séisme du 21 mai 2003 n’est pas identifiée. Compte tenu des premières informations sismologiques, la prolongation orientale de la faille majeure connue localement (faille de Thenia) pourrait avoir été activée lors de ce séisme.
Les effets de site probables
Les localités de Rouïba et Boumerdès dans lesquelles d’importants dégâts ont été relevés se situent sur des terrains meubles (formations récentes peu compactées). Ce type de formation géologique peut être à l’origine d’amplifications du mouvement du sol lors d’un séisme (effets de site) et par conséquent, en l’état actuel des informations disponibles, pourrait contribuer à expliquer l’importance des dégâts dans ces localités.
Ce type d’effets, déjà identifiés lors de séismes récents (Kobé par exemple), est étudié par l’IRSN. Les études menées notamment en Californie, à Grenoble et dans le Golfe de Corinthe (Grèce) consistent à instrumenter un site en profondeur et en surface de manière à comparer les réponses des différentes couches du sol sous sollicitations sismiques.(voir la fiche sur les recherches menées par l’IRSN dans le domaine sismique). La dernière version de la règle fondamentale de sûreté relative à la prise en compte du risque sismique pour la sûreté des installations nucléaires comprend des exigences spécifiques concernant les effets de site.
Les installations nucléaires
L’ Algérie ne dispose que de réacteurs nucléaires de recherche de faible puissance. Les centrales nucléaires les plus proches se situent en Espagne (Vandellos à 530 km de l’épicentre). Compte tenu de la distance importante des centrales, aucun effet notable n’est attendu à la suite du séisme du 21 mai 2003.
Conclusions
Le séisme du 21 mai 2003, très important, s’est produit dans une zone où l’activité sismique était considérée comme modérée par rapport à la sismicité d’autres régions de l’Algérie. Au cours de ce séisme, une faille importante de l’ordre de quelques dizaines de kilomètres a été activée. Cette faille n’est pas cartographiée.